21 déc. 2007

Encore mieux que du banch press

Il est 23 h 45, je reviens d’une très agréable soirée passée à manger des sushis et à fumer de la shisha en buvant du thé et en mangeant des baklavas. Sean Lenon sur les oreilles, je rentre chez moi, la tête ailleurs, un peu dépassée par les événements des derniers jours et en cruel manque de sommeil.

C’est exactement quatre rues avant chez moi que j’aperçois avec horreur que des pancartes d’avis de déneigement ont été posées du côté de la rue où ma voiture se trouve ensevelie sous la neige des derniers jours. Même chose dans la rue suivante, avec en prime les camions live à l’ouvrage de déblayage. Est-ce que j’aurais manqué les affiches oranges ce matin? Je suis partie tellement vite de cet appart puant pour fuir le sympathique René et – il va sans dire – sa craque de fesses qui s’affairaient sous mon lavabo qu’il ne serait pas étonnant que je sois passée devant sans les voir. La panique me gagne totalement quand m’apparaît la rue juste avant la mienne fraîchement déblayée. On dirait qu’elle shine de son « pas de neige ». Là, je commence par me dire que c’est pas vrai que je devrai me taper la recherche de l’auto remorquée le matin de mon déménagement et que j’aurai en prime à fiter dans mon « pas de budget » du temps des Fêtes une belle grosse contravention et des frais de remorquage. Non non non!

Évidemment, je n’ai pas encore tourné le coin de Marquette qu’une monstrueuse affiche orange me saute aux yeux, No parking de 19 h à 7 h. Regard à gauche : alléluia, les montagnes de neige encombrent toujours ma rue! Une seule auto y est abandonnée au beau milieu. Ça ressemble étrangement à la mienne. Ouf, j’ai encore un espoir. Regard à droite : flashes du convoi de camions qui se trouve à environ deux coins de rue et qui se rapproche dangereusement vite. C’est à ce moment que Sean a été remisé au fond de ma poche et que j’ai regardé avec une envie de désespoir la rue désertique. Je pense que je suis passée en mode survie et que je me suis dit : « ma fille, c’est le moment de sortir tes skills de femme autonome parce que c’est pas ton air de demoiselle en détresse qui pourra t’être utile vu le nombre de gens que ça pourrait émouvoir dans le moment. »
En me rapprochant de la voiture, j’ai constaté qu’un coup de pouce béni m’avait été donné du ciel. Quelqu’un, mon incroyable sauveur, avait déneigé et déglacé ma voiture! Ok, elle était toujours prise dans son banc de neige, mais je ne sais pas si vous pouvez imaginer les précieuses minutes que ce coup de balais a pu me faire gagner! Quand je me suis assise dans mon auto, c’était l’émission « avis de recherche » qui jouait à CKOI. Je vous jure, j’ai eu envie d’appeler pour demander à retrouver la personne qui avait gracieusement déblayé une toute chétive Hunday Accent or laissée en plan sur Marquette le soir du déneigement de la rue. Je l’aurais frenché sur le champ!
Je n’étais cependant pas au bout de mes peines parce que les gros camions continuaient de se rapprocher et mon auto était définitivement coincée. Vous n’aurez jamais vu une fille mettre autant d’énergie à pelleter pour dégager son véhicule un vendredi soir à minuit au milieu d’une rue déserte.
Après de multiples avance-recule-sors-pellete-essaieencore-avance-recule-sors-pellete-essaieencore, j’ai finalement réussi à libérer ma voiture et à partir à la recherche d’un stationnement sécuritaire pour la nuit.

Je parie que je serai rackée des biceps demain.

20 déc. 2007

De la grosse marde de collocation.

Ce matin, quand j’ai entendu le voisin cogner en panique au bas de ma porte, j’ai pensé qu’il s’emportait un peu parce que le bruit de ma laveuse l’avait tiré de son lit. Je l’attendais de pied ferme en me disant « qu’il allait pas venir me faire chier parce que je faisais UNE fois une brassée à 8 h quand son fuckin chien cave avait passé une semaine à me réveiller en se mettant à hurler à 6 h 15 ».

Haha.
La panique c’était plutôt parce que j’étais en train de transformer sa cuisine en piscine.

Ça a remonté dans le tuyau de mon évier. Ya de l’eau partout. L’appart sent le cadavre, c’est dégueulasse.
Le proprio arrive pas à rejoindre « son gars », alors il va me rappeler en après-midi.
Fait beaucoup trop froid pour que je me pousse en ouvrant les fenêtres.
J’ai même pas d’endroit pour étendre les serviettes puantes dont je me suis servie pour éponger le dégât ET la brassée dans la laveuse, ma coloc est partie avec le seul séchoir qu’on avait.
Je déménage samedi.

J’sais même pas si je peux prendre une douche.
La grosse poisse sale.

Le point positif? J'ai coupé l'eau. La toilette ne coule plus.

19 déc. 2007

Cru d'automne

Une petite salle, pas plus d’une centaine de personnes, intime.
Un puits de lumière au fond de la scène noire, une danseuse en son centre.
Pas de musique, que des mouvements. Rapides, saccadés.
Un second danseur apparaît sous le projecteur, se joint à sa compagne pour donner vie à un couple farouche, qui s’attire et se repousse à la fois.
Une musique se fait entendre, discrète. Un troisième corps se soude au mouvement, puis un quatrième, puis un cinquième, puis un huitième, et créent un amalgame compact de membres grouillants et vibrants.

Black.
La scène s’éclaire graduellement et les danseurs n’occupent plus l’espace qu’en duos. Un homme et une femme, une femme et une femme, deux hommes, peu importe,
tandis qu’on entame a capella "Such Great Heights" de "The Postal Service"

I am thinking it's a sign that the freckles
In our eyes are mirror images and when
We kiss they're perfectly aligned
And I have to speculate that God himself
Did make us into corresponding shapes like
Puzzle pieces from the clay
True, it may seem like a stretch, but
Its thoughts like this that catch my troubled
Head when you're away when I am missing you to death
[…]

Je reviens de la représentation d’automne 2007 des étudiants de troisième année de l’école de danse contemporaine LADMMI. C’était une brève ébauche de la première pièce du spectacle, la seule que j’aie vraiment aimé. Le second morceau a été mis sur pied dans une ambiance d’angoisse et de psychose totale où la musique stridente et les mimiques terrifiées des danseurs m’ont empêchée de vraiment apprécier leurs efforts, tandis que la troisième chorégraphie passait tellement rapidement du chaos à l’ordre qu’on avait de la difficulté à suivre le rythme de la pièce et à y trouver un sens.

Quoi qu’il en soi et au risque de me répéter, je continue d’admirer le travail de ces artistes et de m’émerveiller chaque fois devant ce qu’à mon avis le corps humain fait de plus beau, danser.

Des encouragements qui tombent à point

Conversation tenue après que j’aie tenté de résumer les derniers mois de mon bordel chaotique à un ami.

Moi : Je sais, ma vie, c’est un peu comme Place Melrose.

Lui : Ouais sauf que Place Melrose, des fois, ça finit bien.

17 déc. 2007

co "J" ter

Ce soir, j'avais la ferme intention de profiter de mon rien-à-l'horairisme pour papoter un peu sur ce blogue. Cependant, l'évidence est que je suis beaucoup trop crevée pour mots des aligner un cohérent dans ordre.

Je profite donc de cet état dyslexique temporaire pour vous passer le flambeau. Je vous explique. Pour un jeu organisé à l'occasion de l'un de mes partys de Noël familial, je dois trouver 5 objets inusités qui commencent par la lettre "j". Ces choses ne doivent pas être une marque ("john deere" pour un tracteur, par exemple) ni un anglicisme ("jewel" pour bijou, mettons) et doivent se trouver dans le dictionnaire.

Le principe est qu'on doit donner 1 $ chaque fois que quelqu'un a amené le même objet que nous. Le jackpot est ensuite séparé entre les gens qui auront sous la main un objet auquel personne n'aura pensé.

Ma demande se résume donc à : aidez-moi à faire de l'argent!!!!

J'ai déjà
- un joker
- des jumelles
- un jumeau
- une jarretelle (Pendant que j'y pense, et au risque de briser vos illusions, je vous annonce que suis également à la recherche d'une jarretelle)
- un jet
- des jujubes
- une jument
- un joyau
- à la limite, un jambon

Quoi de mieux?

14 déc. 2007

Fébrile, fébrile!

Plus qu'un dodo avant le traditionnel-souper-de-chicks-de-Noël.

Si hâte!!

:D

Fondue, punch, potins et danser sa vie en prévision! C'est tellement fi-fille et on aime ça! YAY!

13 déc. 2007

Ma Face sur Facebook

(soupir)


Comme je vous l’ai déjà écrit, j’ai accepté de tenir un blogue sur le site de l’Université de Sherbrooke. Les gens qui visitent le site de l’U avaient jusqu’à tout récemment une maigre chance de tomber sur ma page, où je raconte un peu n’importe quoi – un genre de mélange de mes posts sur ce site en version remâchée/censurée – en conservant une simili-impression d’anonymat. On me paie pour exécuter le tout et c’était très bien comme ça.

MAIS LÀ les administrateurs de Blogues à part (parce que oui, c’est le nom génial du concept) ont eu la ô combien brillante idée de mettre des pubs de leur site de blogues en ligne sur Facebook. Et pas n’importe quelles pub, des pubs avec MA FACE DESSUS. Et une coquette petite bulle qui sort de ma bouche, comme si je disais, l’air heureux « Blogues à part ».

Y’a de l’abus. Tout le Canada est sur Facebook, LA TERRE ENTIÈRE EST SUR FACEBOOK.
J’arrête pas de recevoir des messages ou des emails d’amis me disant qu’ils viennent de tomber sur ma face sur leur compte. La honte.
Je ne sais pas encore si je dois rire ou pleurer.
Les deux émotions se font vraiment concurrence à une surprenante égalité.

Ok, je vais m’en remettre. Ok, les pubs sur Facebook doivent coûter une bonne moitié de bras, alors avec un peu de chance, ma tronche ne restera pas en ligne trop longtemps.

Mais quand même.

C’est tellement geek.


Je vous laisse constater les humiliants dégâts, grâce à Audrée, qui m’a printScreenée sur le vif.



p.s. Très drôles les fausses questions avec de faux noms empruntés faisant clairement allusions à des pratiques sexuelles débridées. Coupable, manifeste-toi si tu l'oses!! Ça te permettra au moins de clamer haut et fort que t'as insinué la crossette mexicaine sur un site officiel de l'Université de Sherbrooke... good job aha!

OneTop

En accompagnant un ami à un 5 à 7 de son travail à l’hôtel W (un endroit vraiment class, où la déco est malade!), je suis tombée sur l’exposition des gagnants du concours « OneTop ». Il s’agit d’un concours de design graphique sur t-shirt, ouvert à tous, qui se tient une fois par an à Montréal. Cette année, le jury était composé de Renata morales (Designer Mode), de Stéphane Leduc (Chroniqueur mode émission Caféine TQS), de Steve Proulx (Rédacteur en chef du magazine Urbania), de Patrick Beauduin (vice-président chez Cossette Communication), de Mickaël Carlier (Fondateur de Novae.ca) et de Christophe Bergeron (Rédacteur en chef du magazine Voir).

Le thème de cette édition était l’environnement. Des 20 gagnants exposés à la mezzanine du W, voici mes coups de cœur :





C'était également inscrit "NO SMOGING" au bas du logo, sur le t-shirt




Ça m'a pris quelques secondes pour comprendre que c'était un électrocardiogramme. C'est mon concept préféré, je pense.




Hihi, vous l’aurez sans doute deviné, ce t-shirt-ci n’a pas été créé dans une optique environnementaliste! J’ai été tellement surprise quand ce message euh... inspiré!? s’est affiché en grosses lettres sur mon écran que je n’ai pas pu m’empêcher de le mettre en ligne. Ok, c’est drôle, mais le plus drôle c’est que le dude (assurément un mec, on ne se le cachera pas) qui a fait ce logo a remporté le prix pour le thème « libre » ahah!! Comme quoi le génie artistique ne va parfois pas chercher bien loin...

Pour les autres gagnants de cette édition et des années passées, le site de OneTop.

11 déc. 2007

De beaux moments de collocation - la suite

Décidément, il y a quelque chose dans ma poigne ou celle de ma coloc qui ne convient pas aux serrures montréalaises.

2 en 2.
Deux loquets qui nous pètent dans les mains.

La première fois, c’était Éli qui s’était rivée à la porte barrée, tandis que tournevis en main, j’essayais tant bien que mal de retirer la serrure de la penture en riant à en avoir mal au ventre.

Aujourd’hui, le karma a pris sa revanche puisque c’est moi qui me gelais dehors, le nez collé à la vitre de la porte, alors que ma coloc me mimait de manière tout sauf éloquente que le loquet était coincé.

Heureusement, Michelle – gentiment surnommée « la voisine intense » par un ami – nous a promis de contacter le proprio (je vous ai raconté qu’elle était venue cogner à ma porte au début de l’année, accompagnée d’un espèce de chaman indou, pour m’inviter à une conférence sur une nouvelle philosophie de vie?). Pas question donc de jouer aux apprentis menuisières cette fois-ci.

Et puisqu’on parle d’appart, voici une liste de toutes les bizarreries que celui-ci offre gracieusement :

- la cuisine n’a AUCUN tiroir; que des armoires!
- Dans ces armoires, il y a des tablettes jusqu’au plafond, à 12 pieds du sol. Pratique
- Le rideau de la cuisine est en blue jeans
- La fenêtre est tenue ouverte par des baguettes chinoises
- La porte de la salle de bain ne se barre pas
- Dans la salle de bain grande comme mon annulaire, on a installé un bain sur pattes et le réservoir à eau chaude. Le summum de la déco tendance
- On – lire ici : une très très très petite personne et/ou un fétichiste désaxé – a posé un miroir en haut de la toilette. Juste en haut de la toilette. La plupart des filles ne le remarque même pas, mais plusieurs gars ressortent de la salle de bain un drôle d’air sur le visage. Qui sait ce qu’ils ont bien pu y voir d’étonnant… Une tout autre vue sur leur anatomie!
- La moitié des murs est en stuco… beige
- Le micro-onde est possédé. Lorsqu’on le laisse branché, il se met à beeper SANS ARRÊT. Je vous jure, c’est vraiment freakant! Quand c’est arrivé la première fois, j’étais toute seule à l’appart. J’ai dû fixer les autres électroménagers de la pièce pendant un bon deux minutes avant de me résoudre à ne pas les dépluger. Après la télévision dans Poltergheist, qui sait ce qu’un toaster ou une laveuse peut faire… Ça ou me rendre folle. Faites le test voir; appuyez sans arrêt sur start/stop pendant un bon 15 secondes, arrêtez 45 seconde et recommencez. Évaluez l’état de votre santé mentale et on s’en reparle.
- La toilette coule constamment. Peu importe le nombre de fois où j’ai arrangé la flotte, rien à faire
- Il n’y a pas de fenêtre dans ma chambre

Et je m’arrête seulement parce que j’en ai marre.
Le tout pour la modique somme de 750 $ par mois.

4 déc. 2007

De beaux moments de collocation

Fallait nous entendre, ma coloc et moi, chanter des chansons à tue-tête dans la rue en déneigeant nos voitures ensevelies.

Fallait nous voir faire les anges dans le banc de neige devant notre appart. (Pour ma part, juste après m’être élancée d’un bon gros swing pour péniblement constater que des bacs de récupération avaient été oubliés au bord du chemin.)

Fallait nous surprendre, en tuque et en sous-vêtements dans les marches intérieures de notre entrée, tentant de nous défaire de nos habits trempés.

J’vous jure, c’était de toute beauté!

29 nov. 2007

No longer blind

Je subis une opération des yeux au laser demain. Et je suis stressée. Un brin.
Des yeux, pour moi, c'est fragile comme tout et ça se brise. Personne d'autre n'y touche à part moi. Mais là, on va les brûler vifs tandis que tout ce que je pourrai faire, c'est fixer un minuscule point rouge en espérant que le mec qui enligne le laser se soit couché tôt la veille.

Je n’arrive cependant pas à me convaincre que je déposerai pour la dernière fois mes lunettes sur ma table de chevet avant de me coucher ce soir.

Mais surtout :

Bye bye l’air moron provoqué par les lunettes embuées quand je rentre dans une pièce chauffée l’hiver!
Bye bye verres de contacts collés parce que j’ai été trop saoule lâche pour les enlever en me couchant!
Bye bye pluie/doigt/nez/autre beurrant mes lentilles!
Bye bye oublier où j’ai laissé mes lunettes et ne plus arriver à les trouver parce que FUCK j’vois rien!!!!!


Bonjour yeux de lynx!
Bonjour panoplie de lunettes de soleil!
Bonjour le réveil en pleine nuit et la vue de l’heure sur le cadran!

Hourra!

En rafale

Depuis dimanche que je veux l’écrire :

Merci pour le weekend magnifique que j’ai passé grâce à vous tous!!


Voici quelques faits qui ont marqué ces deux grandioses journées :

- Il existe des brassières magiques qui peuvent contenir TOUTES les tailles de poitrine;
- 31 personnes sont loin d’être suffisantes pour remplir un appart montréalais digne de ce nom ;
- Certains messieurs éprouvent encore de l’excitation malsaine à l’idée de se soulager du haut d’un balcon. Et le font;
- Il est possible de vomir discrètement dans l’évier d’une cuisine bondée;
- La prononciation du mot « punch » soulève la controverse;
- Nul besoin de s’époumoner, la meilleure façon de vider un logement des 31 personnes saoules ou sur la voie de le devenir qui y sont est de procéder à la distribution des manteaux;
- Le sous-sol du Latulipe et du Métropolis ne font assurément qu’un;
- La musique des 80’s pendant toute une soirée, ça peut être long;
- Un verre d’eau peu sauver des vies in extremis (la mienne en tout cas);
- On soupçonne le flash de certaine caméra de provoquer l’amnésie;
- Stephane Fallu distribue sans gêne des baisers à ses groupies;
- Cette 21e année se présente sous les augures de la santé, entamée d’un premier repas de 7 McCroquettes bien grasses (erk) ;
- 5 h 15 du matin, c’est tôt;
- 7 h 15 est une bonne heure pour se réveiller au son du vomi ;
- Ratatouille est le meilleur des films d’animation à écouter sur un lendemain de brosse;

- et SURTOUT, j’ai des amis merveilleux :)

28 nov. 2007

Un hood, une caisse de gangsta et des souvenirs qui chantent sur du bon beat

On dit que le sens associé au souvenir est celui de l’odorat. En ce qui me concerne, l’ouïe est souvent particulièrement évocatrice…
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Il y a quelques semaines, je me suis pointée bureau avec le nouveau cd de Bran Van 3000, soit l’album « Rosé ». Quand ma nouvelle collègue de travail m’a demandé si j’étais une fan du groupe, j’ai bien honnêtement répondu que je connaissais à peine quelques chansons de la formation montréalaise, que j’avais plutôt acheté le CD par curiosité. En vrai, jusqu’à tout récemment, Bran Van 3000 se résumait pour moi à la mélodie de Drinkin in L.A. et à 2 filles vêtues de chiennes oranges qui chantent les yeux au ciel, l’air dans les vapes. Ça, c’était dans le temps où j’enregistrais les vidéoclips à MusiquePlus. C’était le temps de Truly, Madly, Deeply et de Don’t speak.

La nouvelle collègue, tout étonnée, me répond d’un ton mi-amusé, mi-ironique : « Quoi, t’as jamais dansé dans les raves sur du Bran Van? Au Black and Blue genre?! ». Ou elle essaie d’anéantir les allures de jeune professionnelle que je tente parfois avec grand mal de me donner (comprendre ici que dans l’environnement de travail où je me trouve, je me plais cent mille fois mieux à être « jeune » que « professionnelle » et que je n’envisage pas la combinaison des deux termes avec sérieux) ou elle croit à tort qu’aujourd’hui, toute jeunesse débridée doit se faire à travers quelques nuits blanches passées à se défoncer dans un immense gymnase au milieu de milliers de corps suant, dansant au rythme d’une musique techno dont chaque tympan garde un bourdonnant souvenir pour les jours à venir. Question à laquelle j’ai répondu par la négative.

Bon. Dans un souci d’honnêteté envers moi-même, je précise que ceci est la définition que j’imagine que l’on peut se faire d’une telle soirée. La mienne n’est pas aussi péjorative et s’accompagne d’un mélange d’envie et de curiosité dont je n’ai pas encore fait mon deuil.

Une longue introduction pour en venir aux événements de lundi dernier.

16 h 30, la journée achève, j’écoute random les chansons de ma bibliothèque musicale en travaillant. Bien concentrée sur mon Photoshop, je hoche la tête sur le beat de la musique sans vraiment porter attention à ce qui joue, quand 5 mots atteignent la partie consciente de mon cerveau et me font me dire : « deux minutes, j’connais ça, ces paroles-là! ». Ces paroles étaient en fait « whether you a true talent ». Et là, toute fébrile, je me rends compte que la chanson Sex Love and Peace du nouveau disque de Bran Van, que j’adore mais à laquelle je n’ai jamais porté attention pour les mots qui y sont chantés, reprend une partie des paroles de Deliverance de Bubba sparxxx. Une chanson que j’ai écoutée en boucle des centaines de fois avec Cath et Kim, bien callées dans les sièges de « La bombe », ma première voiture officielle.

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La Caravelle de Chrysler était presque aussi vieille que moi (c’était une 87). L’immense véhicule blanc m’offrait la combinaison luxueuse banquettes - toit ouvrant - air climatisé - look de gangsta. Avant d’être mien, il n’avait été la propriété que de ma grand-maman qui, s’étant douloureusement vue retirer son permis de conduire, me la confiait accompagnée d’une persistante odeur de cigarette, d’une photo de Jésus suspendue au rétroviseur et d’une tache de rouille pleine de promesses sur son flanc gauche. Véritable bolide caricatural pour l’adolescente de 16 ans un peu gênée que j’étais, et pour lequel j’ai entretenu des sentiments d’amour-haine pendant 3 longues années.

Amour pour les fois où on s’y est entassées, 6 filles euphoriques, en ayant l’impression de partir pour le bout du monde, même si ce bout du monde n’a jamais vu plus loin que Québec, pour les nombreuses situations cocasses où j’ai pu me sentir complètement ridicule et où ma crédibilité pouvait frôler le zéro au volant d’un aussi gros engin impossible à stationner correctement, pour les moments de tendresse dont il a été témoin et pour la nonchalance avec laquelle je pouvais me permettre de traiter cette automobile qui était à mes yeux tout droit sortie de l’antiquité.


Haine pour avoir rapidement fait des termes « booster un char » une réalité très concrète de mon quotidien, pour avoir été obligée d’inventer avec ingéniosité une façon d’attacher avec les ceintures de sécurité des portières qui refusaient de fermer et qui menaçaient de s’ouvrir à tout moment, pour toutes les fois où, en panique, j’ai fermé le volume de la radio quand, perdue en pleine nuit au milieu d’une autoroute, j’ai cru entendre un son étrange produit par mon bolide déchu et pour les nombreuses journée d’été où j’ai volontairement évité le coin du « Dairy Queen » et de la « Lichette », sur la Lindsay, à Drummondville, lieu de confrontation suprême où les crèmeries se narguent de chaque côté de la rue et où la masculinité se mesure à la taille de son peep flow et à la puissance du vrombissement de son engin.

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Toujours est-il que même si mon intérêt pour Bran Van 3000 n’est né d’aucune soirée passée à me déchaîner sur ses musiques, il reste que j’apprécie cet album Rosé un peu plus chaque jour où j’ai l’occasion de me visser deux écouteurs aux oreilles.


Un post plutôt long pour en arriver à cette conclusion, écrit un peu n’importe comment entre le présent et le souvenir, tapé au rythme de mes réflexions pas toujours structurées ;)

22 nov. 2007

À la guerre comme à la guerre!

Chaque fois que l’hiver revient, j’ai l’impression que les 8 mois de répits auxquels ils ont eu droit ainsi que le statut de gens « urbains » que leur confère la ville font oublier aux Montréalais qu’il y a de la neige au Québec. Chaque première tempête s’abat sur la métropole comme une monstrueuse calamité soudaine et imprévue et paralyse la ville entière.

Hey gang! I got a scoop for you : il va encore neiger l’année prochaine!

Et grêler, et verglacer et venter aussi. Et il faudra déblayer le char avant de partir, et pelleter les marches et faire « iiiiIIiiih » en dansant disgracieusement sur un pied les mains battant de l’air parce qu’on aura glissé sur une plaque de glace noire. (Chacun se souvient ici de la fois où le « iiiIIiiiih » aura été suivi d’un juron, d’une remise sur pied en 4e vitesse et d’un regard jeté à la ronde pour évaluer le nombre de personnes ayant été témoin de la - tout sauf élégante - chute par laquelle il a été surpris. Gna. Fucking glace noire.)


Et lorsque la neige arrive, elle amène un autre important combat urbain avec elle : le chemin jusqu’au travail.

Option #1 : Le bus bondé où, lorsqu’il n’est pas en retard ou ne passe pas tout simplement son chemin parce que trop plein, je me retrouve coincée entre 8 personnes de mauvaise humeur, pour terminer le tout en métro

Option #2 : Promenade sur Laurier d’une douzaine de minutes pour atteindre le métro.

Ce matin j’ai découvert que la deuxième option était un moyen très efficace d’entretenir ses réflexes et de garder son esprit en alerte… pour éviter les jets de gadoue projetés de tous côtés par les automobilistes négligents/ingrats!!!

Je lance le tableau de pointage officiel :

Automobilistes négligents/ingrats : 0
Pantalons immaculés : 1

15 nov. 2007

Comme dans mes rêves de gamine

Hier, je me suis mariée.
Et pas n’importe où : à Las Vegas.
Des hommes en talons haut ont béni notre union et mon pimp de mari m’a payé une grosse bière pour célébrer l’événement.

J’ai offert mon bouquet à un garçon aux allures efféminées et brisé le cœur d’un chinois.
Ma lune de miel s’est résumée à une ballade en Corolla sous les néons de St-Denis et aucun ébat sexuel n’est venu pimenter ma nuit de noces.

Définitivement, ce fut le plus beau jour de ma vie.

12 nov. 2007

De la pastichisation - La suite

Je trouve le concept plutôt comique et ce pastiche fite incroyablement bien avec mon humeur du moment. Je relance donc l’idée de Simono, en lui tentant du coup de choper l’ambiance de sa plume ;)

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Des affaires qui font chier - Chapitre #18563

Ici un autre post ayant pour but de vous emmerder avec les affaires qui me purgent et dont vous vous foutez passablement. Cela étant dit, je m’octroie le droit de owner ma page selon mon bon vouloir et je n’ai aucun scrupule à y raconter un épisode personnel chiantissime de plus. Je vous prie d’ailleurs bien cordialement d’aller chier si z’êtes pas heureux.

Désagrément en tête de la liste de cette journée merdique : ce matin, osti, le soleil s’est levé. Pas que je déteste l’astre glorieux chaque jour de ma vie, mais messemble qu’hier soir, il aurait pu se coucher sans son cadran (comprendre ici : et ne pas se réveiller aux aurores pour une fois qu’il pouvait dormir, criss). Ce faisant, je n’aurais pas ouvert les yeux sur cette journée de marde et aurais pu préserver mon envie d’être de mauvaise humeur pour un moment où j’aurais eu une raison pertinente de chialer. Je dois ici préciser que j’ai une naturelle propension à la joie de vivre et que je suis donc pissed d’être pissed et d’avoir à m’endurer, moi et mes états d’âme meurtriers.

Voilà, il ne me reste donc plus qu’à combattre les démons qui m’habitent et à tâcher de faire la paix avec un soleil qui risque fort de revenir me narguer demain matin.

9 nov. 2007

Ennuis au boulot?

Je vous invite à lire ce post de Patrick Lagacé et à visionner le clip Youtube en ligne.

L'expression "pèter une coche" y trouve tout son sens.

7 nov. 2007

Des paroles rassurantes

La connerie est la décontraction de l'intelligence.
- Serge Gainsbourg


Ça confirme ce dont je me doutais déjà: je connais des gens foutrement brillants ;)

5 nov. 2007

Le diagnostic

Bronchite-sinusite-début d’otite


Effrayant n’est-ce pas?
Dommage que l’Halloween soit passée et que la thématique
" horreur " ne soit plus de mise parce que c’est le terrifiant constat qu’a émis le médecin après 6 intimes minutes passées en ma compagnie.
Je suis un foyer d’infections humain.
J’ai l’impression que ma tête pèse 80 livres.
Je suis en sevrage d’alcool et en cure antibiotique pour 10 jours.

J’ai envie qu’on me prépare une soupe Lipton poulet et nouilles.
Et qu’on me plaigne.
Allez, juste un peu.

26 oct. 2007

Danser sa vie

Parmi les arts qui me fascinent, il y a également la Danse. Je considère qu’il s’agit de l’une des plus belles disciplines, qui allie à merveille rigueur, théâtre et expression de soi. Le tout donne des prestations visuellement éblouissantes; un vrai délice pour les yeux que la parfaite synchronie de ces corps à la fois délicats et solides comme le roc qui racontent toutes les émotions à travers leurs gestes parfois gracieux et sensuels, parfois brusques et saccadés.

Toutes les danses sont belles, toutes les danses parlent.


Sur un dépliant promotionnel des Grands ballets canadiens de Montréal j’ai lu :

« Pendant des mois, nous enchaînons les sauts, nous enchaînons les pas. Nous répétons inlassablement, en inscrivant dans nos corps la mémoire du mouvement. Pour qu’un jour, nous puissions danser comme si nous avions les yeux fermés. »

Parce que danser – et surtout dans le cas du ballet – c’est aussi répéter, tomber, se blesser, recommencer encore et encore pour atteindre la perfection absolue du mouvement.

Quand je lis la description des Grands ballets, je me dis que danser, c’est exactement comme vivre.

22 oct. 2007

Photoreportage d'une journée mémorable


Par un beau dimanche d’octobre où le soleil brille comme en été.
Ma rue est belle,
Belle comme la soirée d’avant,
Jamais belle comme mes chéries qui viennent de quitter Montréal à la course, le rouge aux joues, essoufflées comme à leur arrivée.
Chacune d’entre nous heureuse d’avoir pu voler quelques heures de délicieuse complicité.

Comme elles me manquent toutes.

Je passe la soirée avec Ludo.
On arrête chez " Toutou " cueillir notre bouffe haïtienne. Endroit douteux, portions gigantesques, mais repas excellent. Ça me rappelle les repas du Nicaragua.

Plan A : Le bal des citrouilles au Jardin botanique.


L’immensément longue file d’attente nous suggère gentiment de passer au plan B.
Direction le vieux port.

Il fait beaucoup trop beau pour ne pas profiter de la soirée.

Dans le quartier chinois, on s’arrête prendre un " bubble tea " pour emporter. Vous l’aurez deviné, une boisson au thé, avec ou sans lait, dans lequel flottent des boules de tapioca chaudes.
Le mien latté au litchi.
Le sien à la mangue.

Assis au bord des quais, les pieds dans le vide…

- Aujourd’hui, en entrevue, on m’a demandé c’étaient quoi mes peurs face à la vie. J’ai dit que c’était de passer à côté de quelque chose, de faire les mauvais choix. Je les ai trouvés un peu deep...
- …
- Toi, t’aurais dit quoi?
- Manquer de temps.
- …


Et comme les soirées avec Ludo ne se terminent jamais de façon ordinaire, un combat de " qui-shoot-ses-boules-de-tapioca-dans-l'eau-le-plus-loin-en-soufflant-dans-sa-paille ", une petite marche dans les rues du vieux et un arrêt devant la bleue Basilique plus tard, on se retrouve devant le stationnement où on a laissé la voiture.
En fait, ça aurait été le stationnement où on avait laissé la voiture si la voiture s’y était encore trouvée.
Stationnement où on AVAIT laissé une voiture qui ne nous y attendait manifestement plus.

On est donc repartit pour un appel, une marche interminable, un fou rire impossible à expliquer devant un panneau lumineux et un arrêt à la fourrière dans une ambiance digne du Bronx de 8 miles. La soirée s'est terminée sur une fille brûlée mais heureuse.



Blogueuse - Strike 2

Voilà, c'est confirmé. Je suis officiellement blogueuse pour l'événement Blogues à part de l'Université de Sherbrooke. Une page mise sur pied pour "découvrir la vie universitaire de l'intérieur".

De l'intérieur de quoi?

Je devrai donc, au moins une fois par semaine, y publier de courts textes sur ma vie à l'uni et tout ce qui peut bien l'accompagner (implications/sorties/rencontres/vie en appartement, etc.). On m'offre même un "à peu près" de rémunération pour le faire, ce qui reste très chouette.

Mmmmh... Faudra que j'essaie d'y écrire des trucs un tant soit peu intelligents.
Reste qu'une fois censurées, les aventures universitaires perdent la plus grande part de leur attrait, non?

Où trouverai-je mon inspiration quant il aurait été si plaisant de publier des posts ayant pour titres :



  • Vomir en cachette sous les lits
  • Pas game de manger toute ta poutine
  • Je n'ai jamais ... "fait un trip à douze avec une lesbienne, ses enfants, la blonde de mon meilleur ami, mon ex, sa matante cochonne et une star porn"
  • Sex appeal, quand tu nous tiens
  • Cora déjeuner
  • etc.

Toute suggestion sera considérée.

19 oct. 2007

Entamer la journée du bon pied

Si jamais des Montréalais tombaient par je ne sais quel hasard sur ce blogue, j’aurais un message à faire passer :

C’EST PAS PARCE QUE LES TROTTOIRS SONT COUVERTS DE FEUILLES QUE VOUS POUVEZ Y ABANDONNER LES CADEAUX DE VOS TOUTOUS.

Piler dans un tas camouflé, c’est chiant.

18 oct. 2007

Steak - blé d'inde - patate

J'ai fait un pâté chinois dimanche soir.

Jeudi midi : je mange toujours du pâté chinois.

Je crois que j'ai un problème de quantité.

17 oct. 2007

De quoi virer gaga

Je lisais dernièrement dans La Presse que 2007 était en voie de battre le record de natalité de la dernière décennie au Québec.

Une statistique que je n’ai aucune difficulté à croire puisque cette semaine, la fécondité des Québécoise me saute littéralement au visage!

1- Ce weekend, ma tante nous a rendu visite accompagnée de Justin, joli petit poupon mignon d’à peine quelques semaines. Il faut toujours un bébé pour pleurer un peu à l’église : ça met de l’ambiance.

2- Aujourd’hui, la fille dont j’occupe le poste depuis son départ en congé de maternité est passée nous offrir un sac plein de bonbons d’Halloween avec son petit Félix endormi au creux des bras.

3- 4- Au bureau, mon voisin de cubicule est l’heureux papa de Delphine et Léane, les jumelles bénies tant attendues.

5- Ma boss nous a annoncé la semaine dernière qu’elle était enceinte de son 3e enfant – que je nommerai « fœtus », pour l’occasion.

Sans oublier 6- mon amie qui vient de devenir « matante », 7- une ancienne copine qui accouche en février et 8 en devenir- ma cousine qui essaie de tomber enceinte.


Ça fait beaucoup de bébés tout ça! Et je dois avouer que toutes ces naissances autours de moi éveillent une part de ma fibre maternelle.

En attendant encore quelques années et la venue du Procréateur, je renoue avec mon enfance et me bourre la face de SweetTarts, Nerdz, LaffyTaffy et de Rockets. L’ampleur de ma gourmandise dûment prouvée par la pile de papiers-bonbons qui menace de bientôt envahir tout mon espace de travail.

14 oct. 2007

Réflexions mortuaires

Je t’aime grand-maman.

Marre de l’éternelle rengaine : " C’est ta belle grande fille ça? Je l’ai vue la dernière fois a d’vait être haute de même! Heeeeey, ca arrête pas de veillir " Ou tout autre commentaire du genre on ne peut plus pertinent.

Certains prêtres n’auraient pas dû devenir prêtres, mais bien poètes.

Je trouve insignifiant de dire " au revoir " à une petite boîte en marbre.

Des funérailles sans chansons permettraient peut-être des funérailles sans larme. Ou du moins avec moins de larmes.


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Une mère,

Ca travaille à temps plein,
Ca dort un œil ouvert,
C’est d’garde comme un chien,
Ca court au moindre petit bruit,
Ca s’lève au petit jour,
Ca fait des petites nuits.
C’est vrai,
Ca crève de fatigue,
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue,
Ça reste auprès de sa couvée,
Au prix de sa jeunesse,
Au prix de sa beauté.

Une mère,
Ca fait ce que ça peut,
Ca ne peut pas tout faire,
Mais ça fait de son mieux.

Une mère,
Ca calme des chamailles,
Ca peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille.

Une mère,
C’est plus comme les autres filles,
Ca oublie d’être fière,
Ca vit pour sa famille.

Une mère,
Ca s’confie nos bercails,
C’est pris comme un noyau dans l’fruit de ses entrailles.

Une mère,
C’est là qu’ça nous protège,
Avec les yeux pleins d’eau,
Les cheveux pleins de neige.

Une mère,
A un moment, ça s’courbe,
Ca grince quand ça s’penche,
Ca n’en peut plus d’être lourde,
Ca tombe, ça se brise une hanche,
Puis rapidement, ça sombre,
C’est son dernier dimanche,
Ca pleure et ça fond à vue d’oeil
Ca atteint la maigreur des plus petits cercueils,
Ô bien sûr, ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture entassée dans sa chambre,
Et ça fait semblant d’être encore forte,
Jusqu’à c’que son cadet ait bien r’fermé la porte.

Et lorsque, toute seule ça se retrouve,
Ça attend dignement qu’le firmament s’entrouvre,
Et puis là, ça se donne le droit,
De fermer pour la première fois,
Les deux yeux à la fois.

Une mère,
Ca n’devrait pas partir,
Mais on n’y peut rien faire,
Mais on n’y peut rien dire.

Lynda Lemay – Une mère

12 oct. 2007

Dans l'sens du poil

Hier, j’ai reçu un magnifique bouquet de fleurs au bureau. Accompagné d’un mot : « Prends du temps pour toi, j’ai hâte de te voir ». Malgré l’anonymat de la note, aucun doute possible sur l’identité de l’expéditeur.

On dira ce qu'on voudra, mais se faire appeler à la réception de l'édifice pour s'y rendre et y apercevoir un énorme bouquet coloré portant une petite enveloppe avec son nom dessus, ça donnera toujours l'impression d'être tout à fait spéciale.

Fallait voir les regards remplis de sous-entendus et entendre les blagues dans l'ascenseur alors que je regagnais mon bureau, l'énorme bouquet en mains : "Ouiiiiiin, en tout cas y'a des filles plus chanceuses que nos blondes!" (suivi de mon petit rire nais et gêné) J'aime définitivement le fait d'être une fille pour qu'on puisse me livrer des fleurs et que ça me rende heureuse comme jamais.


Aujourd’hui, on m’a dit que je ressemblais à s’y méprendre à Michelle Monaghan :



J’ai connu pire comme comparaison.

Décidément, ces jours-ci, on me flatte dans l'sens du poil.

11 oct. 2007

Du bowling et une délégation

Ce soir, le dévoilement d’une délégation. Ou l’instant qui provoquera pour sûr joies et déceptions. C’est quand vient le moment de choisir les 34 personnes avec qui on partagera 6 mois de folies qu’on réalise qu’un questionnaire et une entrevue de groupe sont bien peu pour permettre un choix éclairé.

Je suis un peu anxieuse. Il s’agit probablement de ma tâche de chef pour les Jeux de la communication 2008 la plus ardue. Je souhaite, avec mes deux co-chefs, avoir fait les meilleurs choix.

En attendant le dévoilement, j’aurai quand même le plaisir de chausser mes souliers de bowling. Ce plaisir coquet vaut amplement l’aller-retour Montréal/Sherbrooke et la pénible journée de travail qui s’en suivra. Surtout qu’elle débute par une rencontre de coordination de stage avec Lise Fafard. Bleh.

2 oct. 2007

Un dimanche à Kigali

Tu es mon puits, je suis ta source;
Je suis ton pas, tu es ma trace;
Tu es mon pied, je suis ta chaussure;
Tu es mon âme, je suis ta douce;
Tu es ma langue, je suis ta bouche.


Tu es ma flamme, tu es ma mèche;
Tu es mon rêve, je t’aime.

1 oct. 2007

Dans une autre vie

Je crois que si j’avais pu exercer n’importe quel métier au monde, sans craindre l’insécurité ou l’instabilité, j’aurais voulu être photographe. J’adore la photo pour la façon dont un cliché saisit la fraction d’un moment et en fait ressortir une émotion si intense qu’on ait l’impression de vivre en cet instant, comme si le temps s’était avec nos yeux figé sur l’image que l’on observe.

C’est la conclusion à laquelle j’en suis encore une fois venue après avoir visité le World Press Photo 2007. J’aurais voulu avoir le talent de faire des photos à la fois incroyablement belles, en y illustrant pourtant les horreurs des guerres et des catastrophes mondiales. Trouver une façon de montrer le laid par le beau. De conscientiser par l’art.

Bon. Il y a aussi les jours où j’aurais voulu être chocolatière-fromagère-vigneron pour satisfaire ma gourmandise ou danseuse professionnelle pour être la reine de la " Rosa Negra " et en mettre plein la vue à " So you think you can dance ". Tout dépend de l’humeur.


Complètement sans lien avec mes ambitions professionnelles, j’ai également pu rayer ce weekend un item dans la liste " choses à faire à Montréal ". J’ai mangé du smoked meat chez Schwartz’s. E n fait j’ai d’abord pu rayer " manger du smoked meat " de la liste " choses à faire à un moment ou un autre de ta vie ", pour ensuite ajouter la variante Schwartz’s. Ce qui était dommage, c’est que comme j’y suis allée avec deux habitués de l’endroit, il n’y avait personne pour trouver avec moi cocasse le fait d’être assise sur une table de cafétéria et de commander une grosse assiette de viande fumée que l’on empile par tranches entre deux petits pains secs généreusement arrosés de moutarde. Copieux repas dans un endroit classé parmi les 50 meilleurs restaurants du monde. Je veux bien croire que Céline et René y font leur commande hebdomadaire de smoked meat, je n’ai toujours pas compris.

28 sept. 2007

Comme une odeur d’automne

J’ai la chance de vivre à Montréal dans un joli quartier du plateau, juste assez loin de mon travail pour pouvoir m’y rendre à la course en y mettant le même temps que lorsque j’emprunte le métro, sans être étouffée par la lourde humidité et la foule léthargique qui s’y presse aux heures de pointe.

Lorsqu’à 7 h 30 je descendais les marches de mon balcon, j’ai été presque surprise de constater que, malgré la chaude soirée précédente, ce matin et la pluie qui l’avait accompagné un peu plus tôt laissaient derrière eux un air glacé qui me faisait regretter la chaleur de mes couvertures.

C’était la première fois que je remarquais la quantité de feuilles mortes qui couvraient le trottoir. C’était aussi la première matinée où j’avais l’impression que le mont Royal se fondait dans le temps gris. Finalement, c’était aussi un des rares matins où même les plus fervents amateurs de la pédi-liberté avaient renoncé à leurs gougounes pour la journée.

Impossible d’y échapper, je me suis alors dit que malgré l’été qui ne semble pas vouloir céder sa place, l’automne était bel était bel et bien arrivé, et que ça sentait bon.

25 sept. 2007

Sweet 90's

Le weekend dernier se tenait dans mon patelin un party à thème dont les étudiants de communication de Sherbrooke auraient été jaloux : les années 90. C’est le genre d’événement qui me rappelle à quelle point la mode peut être source d’abominations. Les dames qui, comme moi, avaient d’abord vu renaître les leggings d’un œil sceptique et un peu effrayé auraient vite fait de comprendre que ces collants déguisés avaient fait bien pire dans le passé.

Quand maman Sylvie – à qui j’ai emprunté le prénom pour la soirée – a été mise au courant de ce retour aux sources vestimentaire, elle a vite fait de nous expliquer en quoi consistait THE 90’s kit. L’ensemble rêvé peut donc être résumé comme suit :

- des leggings
- un immense t-shirt, qu’on appellerait aujourd’hui " jaquette " (style d’ailleurs repris par es " chilleux " de ce monde; comme quoi la mode est vraiment un perpétuel recommencement)
- des gros bas – blancs si possible – " ravalés "
- des running shoes – blancs également
- un toupet crêpé ou des cheveux gaufrés – les deux, c’est de l’abus
- un chou ou un foulard coloré autour de la " couette "
- des grosses boucles d’oreille
- du rouge à lèvres – criard parce que c’est plus drôle et que ça donne un meilleur effet sur les joues des personnes embrassées

Je suis donc sortie de chez moi avec un ensemble de leggings en simili-ratine beige-gris accompagnée de la veste à épaulettes assortie, directement tiré du garde-robe de cèdre de Syl et de ses folles années. Le tout accompagné d’un immense t-shirt déniché à l’Armée du salut, des mes souliers de course – blancs –, d’une paire d’anneaux difficiles à manquer.

Frange bien dressée et fuchsia aux lèvres, j’appréciais l’image plutôt loufoque que me renvoyait mon miroir. Devant ce non-sexyisme à son apogée, j’ai demandé à mon père comment ils pouvaient bien faire pour trouver les filles désirables " dans c’temps là ". Philosophe, il m’a répondu : " Imagine, si y’étaient sexy attriquées d’même, de quoi yavaient l’air une fois le kit enlevé ! ".
Matière à réflexion.

19 sept. 2007

Un semeur de bonheur

Ce matin, quelqu’un avait posé au coin du miroir de ma voiture un autocollant sur lequel on pouvait lire « You are beautiful ».

Déjà, je m’étais réveillée au son de la guitare de Pascale Picard.

Déjà, malgré un départ précipité et un café que je n’avais pas eu le temps de boire, j’avais l’impression que le soleil viendrait facilement à bout de mon air endormi.

Mais voilà que c’est bel et bien confirmé : rien ne pourra empêcher cette journée d’être belle.

18 sept. 2007

C’est le "hyper" qui fait toute la différence

Par où commencer.

- Prélude -
L’hiver dernier, j’ai fait sur la rue Ste-Catherine une rencontre tout à fait inopinée. C’est qu’en fait je suis tombée tout à fait par hasard sur " l’ancien-ami-du-secondaire-ex-copain-d’une-autre-bonne-amie-vue-trop-rarement-avec-qui-on-passe-quelques-soirées-pour-finalement-réaliser-que-le-tout-ne-mène-à-rien-et-qu’en-plus-le-mec-se-sauve-pour-trois-mois-expier-tous-ses-démons-à-l’autre-bout-du-monde (sans prendre la peine de dire au revoir)-et-apprendre-peu-après-son-retour-que-le-couple-qui-n’en-était-plus-un-a-depuis-peu-redonné-vie-à-ses-anciennes-amours-et-de-garder-de-toute-l’aventure-un-souvenir-plutôt-amer. " Voyez le portrait.

- Chapitre 1 -
Jeudi dernier, je devais me rendre à un 5 à 7 au " Edgar Hypertaverne ", un bar où les jeunes messieurs et les jeunes mesdames tout pimpants et fringuants sortent prendre un verre après le travail. Juste avant de sortir de chez moi, je reçois un téléphone d’un autre ami perdu de vue qui a appris récemment mon retour à Montréal. C’est donc bien étonnée et enchantée que je l’invite à se joindre à moi pour la soirée.

- Chapitre 2 -
Toujours est-il que nous buvons une, puis deux bières à cette taverne hyper " j’ai mis mon plus beau kit aujourd’hui pour flasher solide au 5 à 7 ", pour ensuite nous joindre à une seconde soirée organisée par des amis universitaires, et puis y boire une, puis deux, puis trois bières. Et pour finalement terminer cette bien agréable soirée sur la piste de danse du Café Campus, la bière toujours fidèle au rendez-vous.

- Conclusion -
Dimanche, à mon retour à Montréal, le nouvel ancien ami m’invitait à passer la soirée en sa compagnie. Devinez maintenant qui est plus précisément ce mystérieux jeune homme? L’ex-meilleur-ami-au-monde-entier-du-premier-ami-malotru-qui-en-fait-ne-voit-plus-ce-dernier-leur-relation-s'étant-plutôt-mal-terminée-à-la-suite-de-plusieurs-malentendus.

Ça n’arrive qu’à moi.

9 sept. 2007

Shame on me

Je me confesse.
La trop grande quantité de shooters de vodka-lime et/ou de tequila a eu raison de ma volonté. Et la courte nuit qui s’en est suivi.

Au diable l’orgueil et encore une fois, bonne fête Pam ;)

7 sept. 2007

Traître

Une personne rencontrée depuis peu mais rapidement devenue un très bon ami semble prendre un malin plaisir à me proposer des activités visant à établir jusqu’où il est possible de pousser mes limites.

La dernière fois, j’ai bravé la pluie, les colonies de mouches qui semblaient avoir fait de ma tête leur quartier général et la dizaine d’ampoules sur chaque pied sans rechigner, le tout dans une bonne humeur quasi inébranlable. Reste que même si j’exagère à peine, ces trois jours de hicking à Tremblant avaient quand même été délicieux pour ces baignades matinales glacées, ces heures de lectures au rythme du grondement des chutes, ces soirées réchauffées par le feu et par un vin que les circonstances arrivaient presque à rendre bon et pour ces moments de réveil en pleine nuit quand le bruit des averses déferlant sur le chalet de bois te fait sentir bien loin de ton quotidien.

La dernière lubie de cet ami est en fait de me convaincre de courir avec lui le demi-marathon, dimanche prochain, lors du Festival de la santé de Montréal. Je pourrais tout simplement dire non. Il faut dire que j’ai cet été fréquenté les rues de Sherbrooke beaucoup plus souvent pour les terrasses qui les bordent que pour y courir les nombreux kilomètres que je m’étais promise de parcourir plusieurs fois par semaine. Ma volonté s’est perdue au fil des jours, quelque part entre la sangria, les travaux de dernière minute et la paresse.

Je pourrais tout simplement dire non. Mais 20 kilomètres courus pour un événement qui encourage l’activité physique, ça reste un beau défi.
Et surtout.
Surtout.
Il y a l’orgueil – le traître.
Et plus qu’une journée pour me décider.

4 sept. 2007

Passage obligé

Ce premier message posté sur un blogue à vie sera en fait inspiré d’un article paru dans le magazine Urbania, dans leur édition " filles ", été 2007. Celui où y pose fièrement en couverture une Michèle Richard en maillot de bain zébré, bien décorée d’une ceinture de cuir, de lunettes fumées beaucoup trop fashion, de 13 kilos de bling-bling assortis et d’un air assuré/hautain/contenté qui en ferait fuir plus d’un. Audacieux, mais on aime. (Et qu’on se le dise Mesdames, c’est toute une shape que madame Richard a entretenue!)


Je disais donc qu’un article avait retenu mon attention, en voici un extrait :

" Pour devenir un homme, devenir quelqu'un ou devenir moins que rien. Pour vivre et mourir. Pour se faire un nom ou passer incognito. Pour réinventer le monde ou rester écrapou dans son canapé. Pour faire le bien ou ne rien faire. Pour être heureux ou mal dans sa peau. Pour marcher sur une plage dorée, nager dans un lac glacé, boire un petit café sur les Champs-Élisées, baiser sur une machine à laver, regarder le soleil se lever, traverser l'Europe à pied, écouter un oiseau chanter, inviter des amis à souper ou consoler le petit dernier. Pour ne pas voir le temps passer. "

Une jolie description de la vie dans laquelle je me plais à me reconnaître. Mais qu’est-ce qui est donc à l’origine de tous ces moments, de tous ces ravissements ou déplaisirs? Quel est le " pourquoi " de tous ces " pour "? On nous éclaire un peu plus loin…

" À l’origine du monde, un trou noir, bordé de poils tricotés serré. Entrée interdite, plissée sur elle-même. Tunnel de tous les dangers, mystère abyssal, fosse aux lionnes, couloir secret, chasse gardée, galerie des flammes [!! tant que ça?]. Un passage obligé. "

Alors à l’origine de tout, au commencement de n’importe quel être, il y a la naissance; nul n’y échappe. De là à comparer l’entrejambe féminin à une galerie de flammes ou une fosse aux lionnes, je trouve qu’il y a une marge. Qui sait les traumatismes ou expériences fâcheuses que peut avoir vécu l’auteur…

Eh bien voilà, mon blogue est né. Après un ou deux mois de gestation et un travail d’à peine quelques heures (il est sorti tout seul, comme l’aurait dit le médecin!). C’est pas un bébé, mais presque. Reste à voir si je ferai une bonne mère haha!