28 avr. 2011

C'est (re)parti mon kiki!

Samedi matin prochain, 7 h, je prends mon vol Montréal-Toronto/Toronto-HongKong/HongKong-Saigon.

8 cafés;

5 contrôles de bagages - pour une raison obscure, je suis constamment sélectionnée pour les fouilles "aléatoires" (ah, je me demande si je passerai cette fois-ci dans la-machine-qui-permet-de-voir-à-travers-les-vêtements-dont-tout-le-monde-parle);

3 films (2 bons et 1 mauvais, selon mes statistiques personnelles);

au moins 6 repas servis dans une boîte grande grande comme la moitié de mon "lock and lock", mais qui arrive à contenir une salade de pâtes inondée de vinaigrette, une viande douteuse ensevelie sous une sauce caoutchouc pour en cacher le goût, des légumes mous, du riz dur, un pain, un beurre, un petit gâteau aux carottes pas si bon mais qu'on mange pareil parce que ça passe le temps et que, bah, ça reste un petit gâteau aux carottes mangeable, un couteau, une fourchette, une cuillère, une napkin, une petite serviette humide pliée en 12, une tasse vide - pour l'instant, on n'a pas encore passé le thé et le café -, un lait, une crèmette, 2 sachets de sucre mi-chauds, le tout à l'épreuve des turbulences et des coups de coude du voisin - NON MAIS COMMENT ÇA S'PEUT??;

17 envies refoulées de lever les bras au ciel et de crier "Mais pourquoi le suit de jogging mono-couleur a-t-il été inventé!?";

et plusieurs tentatives de sommes infructueuses plus tard, je devrais mettre les pieds au Vietnam.

Nous serons alors dimanche, 17 h 50, heure locale, et il nous faudra, Catherine et moi, nous rendre à la chambre que nous prête mon ami Guillaume pour quelques jours.

10 avr. 2009

Enfin!

Le weekend dernier, le printemps est tombé sur Lund. Littéralement. En une journée, cette grosse boule jaune lumineuse dont on avait presque oublié l’existence tellement elle se faisait timide a élu domicile au beau milieu du ciel pour ne plus le quitter.

L’arrivée du beau temps en scandinavie est absolument adorable. Partout, les parcs et les cours des maisons sont couverts d’un coquet tapis coloré; chaque parcelle de gazon se retrouve envahie d’une multitude de fleurs printanières.

Il y a quelques jours, ce sont les jonquilles qui se sont jointes à la décoration de la petite ville. Un beau matin, elles étaient partout! Comme si la nuit précédente, elles s’étaient mises d’accord pour déclencher une éclosion régionale simultanée.

Flâner à travers la ville a maintenant un petit je-ne-sais-quoi de féérique…





30 mars 2009

Lundi matin, le derrière à peine endolori

Le beau temps s’est amené en Scandinavie ce weekend. À défaut d’entreprendre le « grand ménage du printemps » du Docentgatan 7 – au risque d’y passer les deux prochains mois de mon séjour – j’ai tout de même modifié la disposition des meubles de ma chambre et refait la déco. Besoin de changement; voyez le genre. Mon bureau de travail fait maintenant face à la fenêtre; je fais vraiment tout pour me garder distraite durant mes rares moments d’étude.

Bon, à part « virer ma chambre de bord », j’ai surtout suivi le soleil pour une randonnée considérable à vélo à travers Skåne. Je suis presque étonnée que mon bolide à deux roues, sa rouille et la multitude de bruits inquiétants qu’il produit m’aient efficacement portée sur les 35 km de notre aventure sur la côte ouest de la Suède.






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Dans moins de deux mois Sab et Ric débarqueront chez moi pour une visite de 10 jours dans les environs. Deux jours plus tard, c’est Cath qui se joint à la vie européenne nordique (et à moi!) jusqu’à notre retour au Québec. Au milieu des désirs et des horaires chargés de chacun, j’essaie de nous organiser un séjour à Preikestolen, dans les fjords de la Norvège.



D’une façon ou d’une autre, moi j’irai.

23 mars 2009

Saveur de pomme

Déjà, Docentgatan 7 était un véritable havre de bonheur. Aussi inquiète aie-je pu être avant mon départ quant à l’endroit où j’allais demeurer, j’ai rapidement constaté la quasi-perfection de mon logis. Ma grande maison suédoise est pleine de recoins et de mystérieuses portes verrouillées; le grenier et les escaliers abrupts sont accompagnés d’histoires lugubres à souhait; les plafonds y sont si hauts qu’un Écossais de 6’6 arrive à y déambuler sans même sentir les plus longs de ses cheveux frisés frôler les lampes qui y sont suspendues et la peinture écaillée des murs offre le parfait support à toute forme de décoration abstraite, souvent vestige des nombreuses soirées dont la veille demeure a été l’hôte.

Et ceci sans mentionner la délicieuse ambiance qui y règne, les nombreux repas partagés, le faux tas de merde en plastique retrouvé un peu partout, toujours dans des endroits plus inopinés (mais ça c’est une autre histoire) et le plaisir d’être la « dame de la maison » avec tous les avantages que cela comporte.

Bref, déjà Docentgatan 7 avait plus que son lot de charme à offrir. Et ça, c’était avant la dernière acquisition de la maison et de ses résidents.

TADAAA!

17 mars 2009

Et si on dansait?

Tout comme au Québec, je vis à Lund au rythme de ce qu’on pourrait appeler un quotidien étudiant. Je dois (parfois) me lever le matin pour aller à mes cours, la bibliothèque me sert de refuge quand ma maison et ses 5 autres habitants offrent un environnement trop plein de distraction pour l’étude, je passe des après-midis complets à procrastiner devant mon ordinateur, je déjeune deux fois par jour et je sors dans des bars étudiants pour y boire de la bière à bon marché.

Cependant, certaines des activités auxquelles je m’adonne parfois ici diffèrent beaucoup de mes passe-temps habituels. Parmi celles-ci je nommerai les saunas et les réunions culinaires de groupe, mais j’ai surtout découvert un réel plaisir pour la danse. Pas de blague. Je sais que ce n’est généralement pas très commun ou particulièrement trendy de se réunir pour aller faire le party au club de danse sociale du coin, mais un de mes amis suédois nous a entraînés dans des endroits vraiment cool.

Monday Night Swing at Mejeriet.
Le tout débute par une leçon de groupe gratuite où l’on apprend les pas de base et quelques figures pas trop complexes, question de pouvoir faire comme si on s’y connaissait une fois sur le plancher. Premier choc, les profs n’ont pas plus de 30 ans; lui a le crane rasé et des boucles d’oreille, elle porte des pantalons baggy et des running shoes. Il est préférable de laisser la timidité à la maison puisque l’on change de partenaire toute les cinq minutes. Je me suis donc retrouvée dans des bras de danseurs bien différents : grands, petits, jeunes, plissés, moites, tendus, trop relax, et même quelque fois à la merci de dames expérimentées qui ont gentiment voulu combler le manque de messieurs présents.

Après environ une heure de " Oh sorry, my fault ", de " What was the next step again? " et de "Have you been swing dancing for a long time?", un jazzband fait son apparition sur la scène et le plancher de danse se retrouve complètement bondés de couples en tout genre. Deuxième choc, je suis vraiment impressionnée par les moves des gens. Trop concentrée à me répéter mentalement " quick, quick, sloooow, sloooow ", je ne pense même pas à chanter " hit the road Jack " tout en dansant.



Dancing Bugg in Helsingborg
Devant l’enthousiasme suscité par notre soirée à Mejeriet, Christopher nous a organisé une sortie officielle à son école de danse. On y a rejoint sa sœur, 3 de ses amis et notre professeur privé avec qui on a appris le « Bugg », un genre de rock/swing suédois, pendant deux heures. Troisième choc, la danse est définitivement un sport intensif et exigeant! C’est vraiment motivant quand on passe – très rapidement – le stade de « médiocre » et qu’on se rend compte qu’on arrive même à improviser en ayant l’air de savoir ce que l’on fait. En fait, en principe, ces messieurs improvisent et puis ces dames tentent de suivre. En bout de ligne, on a encore une fois rencontrés des gens géniaux et tout le monde, gars comme fille, a vraiment apprécié l’expérience.

Tout ça pour dire que je compte bien investiguer à mon retour à Montréal question de savoir s’il se donne des cours ou des périodes de danse libre de swing quelque part. Restera alors à me trouver un partenaire!

13 mars 2009

Mystérieuse Lund

Neuf semaines me séparent de mon arrivée en Suède. Je réalise que je n’ai pas écrit beaucoup depuis, tant pour moi que pour ce blogue. Pourtant, j’ai toujours aimé écrire; pourtant, les histoires à raconter ne manquent pas. J’essaierai donc dès maintenant de remédier à la situation et d’employer une partie de ce temps libre qui me file entre les doigts en compagnie d’une feuille et d’un crayon – ou d’un ordinateur quand la lâcheté l’emporte sur le charme.

Lund est petite, grise et merveilleuse. Une bonne paire de souliers aux pieds, une heure sera suffisante pour la traverser d’un bout à l’autre. Un peu plus de temps passé entre ses murs permet cependant d’apprécier à sa juste valeur tout le charme de la plus ancienne ville de Suède, après Sigtuna. Les rues presque entièrement pavées, le rouge foncé qui semble être la seule couleur attitrée à la construction des édifices et les nombreux bâtiments médiévaux érigés ici et là donnent à Lund un cachet bien différent de celui de nos villes et villages canadiens. Les vélos, partout à travers la ville, appuyés contre un arbre ou un mur ou rangés par centaines les uns aux côtés des autres, ajoutent une espèce de légèreté à l’ambiance majestueuse de l’endroit.



L’air y est frais et le temps sec. Chacun ici est impatient de voir le printemps pointer le bout de son nez, mais hier encore la neige a rendu un peu plus pénible mon retour à la maison à bicyclette. S’il y a quelque chose de particulier concernant la température de Lund, c’est la vitesse à laquelle elle change. Une seule et même journée offrira sans problème pluie, soleil, neige et brume, et deux fois plutôt qu’une! J’ai quand même aperçu quelques bourgeons de fleurs cette semaine sur le gazon de ma cours, et j’ai bien espoir que le printemps au milieu des parcs de Lund sera aussi magnifique qu’on le dit.



7 mars 2009

Leaving on a jet plaaaaaaaaaaaaaaaane

Je lis les pensées de mes amis qui se sont également exilés à travers l’Europe, certains bientôt de retour à la maison ou même déjà rentrés, d’autres qui partent à la découverte de leur pays d’accueil après avoir mis le point final à leur période d’études. Chacun d’entre eux offre à sa façon une courte rétrospective des derniers mois passés à construire un éphémère quotidien, à s’imprégner d’une réalité de mois en moins étrangère au fil des jours.

Ça me fait réaliser à quel point tout ce processus d’adaptation à un nouveau milieu, une nouvelle vie m’est apparu naturel, facile. L’Université de Lund, la maison de Docentgatan 7, la bicyclette en tant qu’ultime moyen de transport et la dépendance – malgré mes vaines contre-tentatives – au téléphone cellulaire ont glissé dans mes habitudes sans même que je ne m’en rende compte.

Un peu comme le matin, probablement au cégep, où tu prends la première gorgée de ton café acheté à la « caf », et tu réalises que, contrairement à ce que tu as toujours cru jusqu’ici, ton café n’est pas qu’un stimulant qui t’aidera à passer au travers du cours de 8 h sans t’endormir, mais que, à ta grande surprise, ton café goûte bon! Sans trop savoir comment c’est arrivé…

Moi je me suis un matin réveillée en me disant : «Hey, je pourrais vivre ici, exactement comme je le fais présentement. » Et la constatation surprend parce qu’au moment du départ, on saute dans l’avion en se disant que, de toute façon, on reviendra. Je comprends mieux maintenant les gens qui partent pour un temps s’établir à l’étranger et ne revienne jamais. Je dis simplement que la vie ailleurs n’est pas si différente de la vie chez soi. Naturellement, les éléments s’emboîtent les uns aux autres pour t’inclure dans ce nouveau milieu qui rapidement devient tien. Ou peut-être que je dis ça seulement parce que je sais que je vais revenir. Et si je ne revenais pas? Je n’ai toujours pas de billet de retour…






OK, pas de panique! C’est pas sérieux, bien sûr que je vas revenir… pour quelques mois au moins ;)

Oh, j’ai visité la Pologne et la Norvège au cours des dernières semaines, je vais essayer de trouver du temps bientôt pour raconter le tout. C’est qu’avec tous ces voyages, j’ai oublié que je suis en session « d’études», à l’étranger.