28 sept. 2007

Comme une odeur d’automne

J’ai la chance de vivre à Montréal dans un joli quartier du plateau, juste assez loin de mon travail pour pouvoir m’y rendre à la course en y mettant le même temps que lorsque j’emprunte le métro, sans être étouffée par la lourde humidité et la foule léthargique qui s’y presse aux heures de pointe.

Lorsqu’à 7 h 30 je descendais les marches de mon balcon, j’ai été presque surprise de constater que, malgré la chaude soirée précédente, ce matin et la pluie qui l’avait accompagné un peu plus tôt laissaient derrière eux un air glacé qui me faisait regretter la chaleur de mes couvertures.

C’était la première fois que je remarquais la quantité de feuilles mortes qui couvraient le trottoir. C’était aussi la première matinée où j’avais l’impression que le mont Royal se fondait dans le temps gris. Finalement, c’était aussi un des rares matins où même les plus fervents amateurs de la pédi-liberté avaient renoncé à leurs gougounes pour la journée.

Impossible d’y échapper, je me suis alors dit que malgré l’été qui ne semble pas vouloir céder sa place, l’automne était bel était bel et bien arrivé, et que ça sentait bon.

25 sept. 2007

Sweet 90's

Le weekend dernier se tenait dans mon patelin un party à thème dont les étudiants de communication de Sherbrooke auraient été jaloux : les années 90. C’est le genre d’événement qui me rappelle à quelle point la mode peut être source d’abominations. Les dames qui, comme moi, avaient d’abord vu renaître les leggings d’un œil sceptique et un peu effrayé auraient vite fait de comprendre que ces collants déguisés avaient fait bien pire dans le passé.

Quand maman Sylvie – à qui j’ai emprunté le prénom pour la soirée – a été mise au courant de ce retour aux sources vestimentaire, elle a vite fait de nous expliquer en quoi consistait THE 90’s kit. L’ensemble rêvé peut donc être résumé comme suit :

- des leggings
- un immense t-shirt, qu’on appellerait aujourd’hui " jaquette " (style d’ailleurs repris par es " chilleux " de ce monde; comme quoi la mode est vraiment un perpétuel recommencement)
- des gros bas – blancs si possible – " ravalés "
- des running shoes – blancs également
- un toupet crêpé ou des cheveux gaufrés – les deux, c’est de l’abus
- un chou ou un foulard coloré autour de la " couette "
- des grosses boucles d’oreille
- du rouge à lèvres – criard parce que c’est plus drôle et que ça donne un meilleur effet sur les joues des personnes embrassées

Je suis donc sortie de chez moi avec un ensemble de leggings en simili-ratine beige-gris accompagnée de la veste à épaulettes assortie, directement tiré du garde-robe de cèdre de Syl et de ses folles années. Le tout accompagné d’un immense t-shirt déniché à l’Armée du salut, des mes souliers de course – blancs –, d’une paire d’anneaux difficiles à manquer.

Frange bien dressée et fuchsia aux lèvres, j’appréciais l’image plutôt loufoque que me renvoyait mon miroir. Devant ce non-sexyisme à son apogée, j’ai demandé à mon père comment ils pouvaient bien faire pour trouver les filles désirables " dans c’temps là ". Philosophe, il m’a répondu : " Imagine, si y’étaient sexy attriquées d’même, de quoi yavaient l’air une fois le kit enlevé ! ".
Matière à réflexion.

19 sept. 2007

Un semeur de bonheur

Ce matin, quelqu’un avait posé au coin du miroir de ma voiture un autocollant sur lequel on pouvait lire « You are beautiful ».

Déjà, je m’étais réveillée au son de la guitare de Pascale Picard.

Déjà, malgré un départ précipité et un café que je n’avais pas eu le temps de boire, j’avais l’impression que le soleil viendrait facilement à bout de mon air endormi.

Mais voilà que c’est bel et bien confirmé : rien ne pourra empêcher cette journée d’être belle.

18 sept. 2007

C’est le "hyper" qui fait toute la différence

Par où commencer.

- Prélude -
L’hiver dernier, j’ai fait sur la rue Ste-Catherine une rencontre tout à fait inopinée. C’est qu’en fait je suis tombée tout à fait par hasard sur " l’ancien-ami-du-secondaire-ex-copain-d’une-autre-bonne-amie-vue-trop-rarement-avec-qui-on-passe-quelques-soirées-pour-finalement-réaliser-que-le-tout-ne-mène-à-rien-et-qu’en-plus-le-mec-se-sauve-pour-trois-mois-expier-tous-ses-démons-à-l’autre-bout-du-monde (sans prendre la peine de dire au revoir)-et-apprendre-peu-après-son-retour-que-le-couple-qui-n’en-était-plus-un-a-depuis-peu-redonné-vie-à-ses-anciennes-amours-et-de-garder-de-toute-l’aventure-un-souvenir-plutôt-amer. " Voyez le portrait.

- Chapitre 1 -
Jeudi dernier, je devais me rendre à un 5 à 7 au " Edgar Hypertaverne ", un bar où les jeunes messieurs et les jeunes mesdames tout pimpants et fringuants sortent prendre un verre après le travail. Juste avant de sortir de chez moi, je reçois un téléphone d’un autre ami perdu de vue qui a appris récemment mon retour à Montréal. C’est donc bien étonnée et enchantée que je l’invite à se joindre à moi pour la soirée.

- Chapitre 2 -
Toujours est-il que nous buvons une, puis deux bières à cette taverne hyper " j’ai mis mon plus beau kit aujourd’hui pour flasher solide au 5 à 7 ", pour ensuite nous joindre à une seconde soirée organisée par des amis universitaires, et puis y boire une, puis deux, puis trois bières. Et pour finalement terminer cette bien agréable soirée sur la piste de danse du Café Campus, la bière toujours fidèle au rendez-vous.

- Conclusion -
Dimanche, à mon retour à Montréal, le nouvel ancien ami m’invitait à passer la soirée en sa compagnie. Devinez maintenant qui est plus précisément ce mystérieux jeune homme? L’ex-meilleur-ami-au-monde-entier-du-premier-ami-malotru-qui-en-fait-ne-voit-plus-ce-dernier-leur-relation-s'étant-plutôt-mal-terminée-à-la-suite-de-plusieurs-malentendus.

Ça n’arrive qu’à moi.

9 sept. 2007

Shame on me

Je me confesse.
La trop grande quantité de shooters de vodka-lime et/ou de tequila a eu raison de ma volonté. Et la courte nuit qui s’en est suivi.

Au diable l’orgueil et encore une fois, bonne fête Pam ;)

7 sept. 2007

Traître

Une personne rencontrée depuis peu mais rapidement devenue un très bon ami semble prendre un malin plaisir à me proposer des activités visant à établir jusqu’où il est possible de pousser mes limites.

La dernière fois, j’ai bravé la pluie, les colonies de mouches qui semblaient avoir fait de ma tête leur quartier général et la dizaine d’ampoules sur chaque pied sans rechigner, le tout dans une bonne humeur quasi inébranlable. Reste que même si j’exagère à peine, ces trois jours de hicking à Tremblant avaient quand même été délicieux pour ces baignades matinales glacées, ces heures de lectures au rythme du grondement des chutes, ces soirées réchauffées par le feu et par un vin que les circonstances arrivaient presque à rendre bon et pour ces moments de réveil en pleine nuit quand le bruit des averses déferlant sur le chalet de bois te fait sentir bien loin de ton quotidien.

La dernière lubie de cet ami est en fait de me convaincre de courir avec lui le demi-marathon, dimanche prochain, lors du Festival de la santé de Montréal. Je pourrais tout simplement dire non. Il faut dire que j’ai cet été fréquenté les rues de Sherbrooke beaucoup plus souvent pour les terrasses qui les bordent que pour y courir les nombreux kilomètres que je m’étais promise de parcourir plusieurs fois par semaine. Ma volonté s’est perdue au fil des jours, quelque part entre la sangria, les travaux de dernière minute et la paresse.

Je pourrais tout simplement dire non. Mais 20 kilomètres courus pour un événement qui encourage l’activité physique, ça reste un beau défi.
Et surtout.
Surtout.
Il y a l’orgueil – le traître.
Et plus qu’une journée pour me décider.

4 sept. 2007

Passage obligé

Ce premier message posté sur un blogue à vie sera en fait inspiré d’un article paru dans le magazine Urbania, dans leur édition " filles ", été 2007. Celui où y pose fièrement en couverture une Michèle Richard en maillot de bain zébré, bien décorée d’une ceinture de cuir, de lunettes fumées beaucoup trop fashion, de 13 kilos de bling-bling assortis et d’un air assuré/hautain/contenté qui en ferait fuir plus d’un. Audacieux, mais on aime. (Et qu’on se le dise Mesdames, c’est toute une shape que madame Richard a entretenue!)


Je disais donc qu’un article avait retenu mon attention, en voici un extrait :

" Pour devenir un homme, devenir quelqu'un ou devenir moins que rien. Pour vivre et mourir. Pour se faire un nom ou passer incognito. Pour réinventer le monde ou rester écrapou dans son canapé. Pour faire le bien ou ne rien faire. Pour être heureux ou mal dans sa peau. Pour marcher sur une plage dorée, nager dans un lac glacé, boire un petit café sur les Champs-Élisées, baiser sur une machine à laver, regarder le soleil se lever, traverser l'Europe à pied, écouter un oiseau chanter, inviter des amis à souper ou consoler le petit dernier. Pour ne pas voir le temps passer. "

Une jolie description de la vie dans laquelle je me plais à me reconnaître. Mais qu’est-ce qui est donc à l’origine de tous ces moments, de tous ces ravissements ou déplaisirs? Quel est le " pourquoi " de tous ces " pour "? On nous éclaire un peu plus loin…

" À l’origine du monde, un trou noir, bordé de poils tricotés serré. Entrée interdite, plissée sur elle-même. Tunnel de tous les dangers, mystère abyssal, fosse aux lionnes, couloir secret, chasse gardée, galerie des flammes [!! tant que ça?]. Un passage obligé. "

Alors à l’origine de tout, au commencement de n’importe quel être, il y a la naissance; nul n’y échappe. De là à comparer l’entrejambe féminin à une galerie de flammes ou une fosse aux lionnes, je trouve qu’il y a une marge. Qui sait les traumatismes ou expériences fâcheuses que peut avoir vécu l’auteur…

Eh bien voilà, mon blogue est né. Après un ou deux mois de gestation et un travail d’à peine quelques heures (il est sorti tout seul, comme l’aurait dit le médecin!). C’est pas un bébé, mais presque. Reste à voir si je ferai une bonne mère haha!