Comme vous le savez peut-être, j'ai finalement trouvé une chambre à sous-louer dans la belle région sherbrookoise, pour le temps d'une session. Faute de profiter d'un choix digne de ce nom - faute d'avoir pu entamer mes recherches plus tôt - je devais me résoudre à :
1- me joindre à un genre de commune malpropre mais pas chère dans le sous-sol de la maison d'un couple qui au moins, avait l'air plutôt chill, sans cependant avoir l'occasion de rencontrer mes 3 futurs colocs avant mon déménagement;
2- aller vivre dans un appartement beaucoup plus près de l'uni, plus propre et mieux éclairé, avec des divans sur lesquels je n'ai pas peur de m'étendre en short et en camisole et d'attraper une maladie de peau inconnue et incurable, bref, dans l'endroit décent que m'offraient les vieux garçons.
Les vieux garçons, gentiment surnommés ainsi dès la première visite en ce lieu intouché par la femme depuis plusieurs années (depuis qu'ils y vivent, en fait!)qu'est leur appartement sur Léonard, sont composés du futur avocat terminant son barreau, du doctorant venu de France étudiant l'antarctique (j'ai complètement oublié les détails de la description complète qu'il m'a donné de son projet, même si j'ai fait semblant de trouver ça intéressant sur le moment) et de Guy, l'ouvrier de 37 ans (c'est tout ce que j'ai à diffuser sur son compte, pour l'instant).
Lors de ma deuxième visite, motivée par la signature du contrat, j'ai même eu droit à des phrases du genre "Ouiiiinnn, on hésitait à prendre une fille" ou "C'est pas mal tranquille ici...". Prometteur :)
Une amie m'a suggéré de faire de moi une véritable fi-fille dès les premiers jours de mon arrivée et d'étaler mes produits de beauté partout à travers la salle de bain, de remplir le frigo de tofu et de salade, d'écouter les meilleurs hits de Kelly Clarkson à tue-tête dans ma chambre, d'échapper mes sous-vêtements en sortant de la douche (vêtue uniquement d'une serviette ultra courte, il va sans dire), etc. Pendant un instant, j'ai vraiment été tentée, mais j'aurais eu beaucoup trop de remords devant l'ampleur du calvaire quotidien vécu alors par mes trois hommes.
Toujours est-il que le premier malaise - qui je me demande encore comment a pu en être un - est survenu dès la première journée de collocation. Je me fais tout bonnement les cheveux dans la salle de bain, la porte ouverte, quand Guy (fallait bien que ça tombe sur lui!) revient du travail. Il retire ses chaussures dans l'entrée, s'approche de la porte de la pièce où je me trouve, s'arrête avant même de pouvoir regarder à l'intérieur, hésite... puis, d'une voix vraiment mal assurée ose demander : "William?". Le plus naturellement du monde, je lui ai donc répondu :"Non, c'est Audrey!" et mon pauvre ami avec un malaise du poids de l'Univers sur ses épaules de répliquer :"Oh, excuse-moi..." et de s'éclipser dans sa chambre dans moins de temps qu'il n'en faut pour crier vieux garçons. C'était comme me sentir prise en flagrant déli de nudité gratuite alors que j'étais plus que vêtue et que le gars n'avait pas même posé les yeux sur moi.
Je redoute la crise d'apoplexie si j'ai le malheur de laisser un soutien-gorge dans la sécheuse ou si j'oublie de ranger la boîte de tampons...
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5 commentaires:
Au moins, s'il y a une infraction de domicile, t'auras peut-être quelqu'un pour te défendre... Et je dis peut-être... hahaha! :)
Ooooouuf, pour être honnête, j'en suis vraiment pas certaine! Je suis à peu près aussi bâtie que deux d'entre eux.. ahah!
succulent !
On s'entend pour dire que ce gars-là est clairement allé se gâter lorsqu'il s'est rué dans sa chambre après avoir cru te surprendre nue...
En fait, j'arrive même pas à leur imaginer des esprits assez pervers pour ça...
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